Titre original | Дама Пик, |
Réalisation | Pavel Lounguine |
Scénario |
Pavel Lounguine Aleksandr Lounguine |
Pays d’origine | Russie |
Genre | thriller |
Durée | 120 minutes |
Sortie | 2016 |
La Dame de pique
de Pavel Lounguine,
variation sur la domination
Le film de Pavel Louguine, La Dame de pique (Дама пик), sorti en 2016, est un thriller particulièrement réussi dont les personnages sont engagés dans une nouvelle mise en scène de l’opéra de Tchaïkovski du même nom (Пиковая дама) lui-même inspiré par la nouvelle de Pouchkine (Пиковая дама).
C’est dire que Lounguine utilise largement le procédé de la mise en abyme: l’œuvre littéraire est insérée dans l’opéra qui est inséré dans le film. Le ressort dramatique résulte précisément d’une sorte de confusion par le personnage principal, Andreï, de ces trois plans.
Désireux d’obtenir à tout prix le rôle d’Hermann, le personnage principal de la nouvelle de Pouchkine, dans la nouvelle mise en scène de l’opéra par la diva Sofia Mayer (Ksenia Rappoport), Andreï (Ivan Iankovski), jeune chanteur, pauvre et encore inconnu, va vouloir lui prouver qu’il est Hermann. Il parvient à ses fins et obtient le rôle, mais ce sera au prix de l’esclavage.
La noirceur déjà présente chez Pouchkine (Hermann devient fou), accentuée chez Tchaïkovski (Hermann se suicide), est poussée à son maximum chez Lounguine. Mais le film peut être vu aussi comme une variation quasi-clinique sur le thème de la domination. Andreï, à la fin du film, comprend qu’il a toujours appartenu, corps et âme, à Sofia Mayer. Elle est la maîtresse. Il est l’esclave. Le film montre bien que la question de la domination est une question de pouvoir et de rôle (de munus) largement indépendante de la question du genre (masculin/féminin) qui est une question de statut (de nexus).
Viktoriia RYBINA, présidente
Chantal HAMEL, vice-présidente
Emmanuel FONTAINE, trésorier
Tatiana BABINA, trésorier adjoint
François ALCOUFFE, secrétaire
Natalia VOROBIEVA, secrétaire adjoint
Nadejda BRAYMAND
Dominique MATTEI
Hervé SASSOULAS